Qu’est-ce que la rosace ? La rosace n’est pas l’ouverture (plutôt appelée bouche) mais le motif qui l’entoure. Il se retrouve notamment sur les instruments à cordes pincées (guitares acoustiques, basses acoustiques, mandolines, ukulélés…).
Elle a tout d’abord un rôle mécanique : Le fait de créer cette ouverture permettant l’échange d’air entre l’intérieur et l’extérieur de la caisse, vient fragiliser les fibres du bois de la table d’harmonie. La marqueterie vient donc apporter plus de rigidité et de stabilité en solidifiant le tout et en évitant une éventuelle fissure voire fracture.
On en profite généralement pour lier l’utile à l’agréable en faisant de cet élément un point décoratif. Sur certains instruments industriels, la rosace peut être un simple autocollant. Les luthiers en profitent pour en faire de véritables œuvres de marqueterie. La rosace est alors réalisée à l’aide de bois massifs, de différents placages de bois ou même de nacre qui sont finement incrustés dans l’épaisseur de la table d’harmonie. Contrairement à d’autres parties de l’instrument (table d’harmonie, caisse), les bois sont ici uniquement sélectionnés selon leur esthétique afin de réaliser des motifs variés. Chaque luthier a son propre style, allant des rosaces les plus sobres au plus sophistiquées (comme celles du luthier Michihiro Matsuda qui propose des rosaces plus modernes et éloignées des rosaces traditionnelles).
C’est une étape très minutieuse puisqu’il faut tout d’abord creuser la table d’harmonie d’environ 1 millimètre de profondeur avant d’y incruster les éléments parfaitement ajutés de la rosace. De plus l’épicéa et le cèdre (généralement utilisés pour la table d’harmonie) sont des bois tendres et donc très friables ce qui demande davantage de précision et d’attention.